Serge Poliakoff
& ses Amis
du mardi 16 octobre
au mercredi 5 décembre 2018
avec
Dino Abidine
Arman
Hans Arp
Jean-Michel Atlan
Camille Bryen
Yul Brynner
Alexander Calder
Giuseppe Capogrossi César
Serge Charchoune
Antoni Clavé
Sonia Delaunay
Jacques Doucet
Piero Dorazio
César Domela
Pierre Dmitrienko
Natalia Dumitresco
Jean Deyrolle
Jean Dewasne
Otto Freundlich
Lucio Fontana
Alberto Giacometti
Emile Gilioli
Hajdu
Hans Hartung
Alexandre Istrati
Robert Jacobsen
Vassily Kandinsky
Joseph Kessel
Ellsworth Kelly
Charles Lapicque
Marcelle Loubchansky
Alberto Magnelli
Richard Mortensen
Zoran Music
Marie Raymond
Jean Messagier
Max Ernst
Alfred Manessier Constantin Nepo
Ben Nicholson
Louise Nevelson
Maria Papa
Serge Rezvani
Pierre Soulages
Giuseppe Santomaso
Gérard Schneider
Antoni Tàpies
Selim Turan
Thanos Tsingos
Victor Vasarely
Viera da Silva
François Willi Wendt Ossip Zadkine
Zao Wou-Ki
Les photographies ici présentées d’Alexis Poliakoff ne sont pas ce que l’on nomme ordinairement des « instantanés», ni des photographies de reportage : ce qu’elles donnent à voir paraît immédiatement organisé ou « mis en scène» (Alexis Poliakoff a travaillé comme assistant aux côtés de Claude Chabrol ou de Jean-Luc Godard), obéissant à certaines directives du photographe. Ce qui devrait suffire à nous remettre à l’esprit qu’aucune photographie ne constitue une prise directe sur la « réalité» et que viser à travers un objectif, c’est déjà imposer un ordre ou un début de sens à ce qui sera fixé sur la pellicule.
On ne photographie pas quoi que ce soit sans une intention, sans un projet même vague, et c’est pourquoi la pratique photographique, pour peu qu’elle s’éloigne de son usage « moyen» tel que l’a analysé Pierre Bourdieu, c’est-à-dire qu’elle cherche à retenir davantage que des souvenirs convenus de réunions familiales ou de voyages (et même si la dimension mnésique ou affective n’est
pas absente des portraits de proches ou des autoportraits d’Alexis Poliakoff), ne peut restituer de la « réalité» que des aspects dont la sélection implique une certaine valeur. Ce principe est doublement actif dès lors que le photographe invite ses personnages, devenant presque des « acteurs», à adopter telle ou telle pose, à effectuer certains mouvements, etc.
La banalité du quotidien laisse alors place à une interaction entre la demande du photographe et la réponse de la personne qu’il entend saisir, qui peut de son côté ne pas se priver d’initiative et ne répondre ainsi que partiellement à la demande, même si ce que sa posture a finalement d’inattendu apporte éventuellement une satisfaction elle-même imprévue.
Gérard Durozoi (extrait)